Sortir : Philoctète à l’Odéon – théâtre de l’Europe
Pourquoi les programmes des pièces classiques sont ils incompréhensibles pour les non initiés?
Comme c’est le cas à la Comédie Française, un bref résumé du propos serait opportun pour nous faire découvrir simplement ce que nous allons voir et non une série d’élucubrations pour intellectuels Germanopratins. Ainsi va du programme distribué par les ouvreuses de l’Odéon avant la représentation de Philoctète de Jean-Pierre Siméon d’après Sophocle, la nouvelle création de cette rentrée.
Et pourtant le synopsis est simple :
« Durant la guerre de Troie, l’un des plus célèbres épisodes est celui de l’arrivée de Philoctète, le plus fameux archer de l’armée grecque, héritier de l’arc et des flèches empoisonnées d’Héraclès. Le pauvre Philoctète, alors qu’il naviguait avec ses compagnons en direction vers Troie, fut blessé au pied par une de ses propres flèches et la puanteur de la gangrène qui s’y produisit fut telle qu’on l’abandonna dans une île déserte de la mer Égée, Lemnos. Ce n’est que dans la dixième année de cette guerre qu’on vint le chercher pour l’amener à Troie, car un oracle avait annoncé que la ville ne pourrait être prise sans les flèches d’Héraclès.»
Dans le récit légendaire, tout l’intérêt est porté sur les ruses qu’il fallut employer pour persuader Philoctète de pardonner à ses camarades qui l’avaient trahi, et pour le convaincre de les aider.
La pièce commence quand Ulysse et Néoptolème (le fils d’Achille) arrivent à Lemnos ; ils décident de s’emparer de Philoctète par la ruse : Ulysse se cache, et Néoptolème, feignant d’être un ennemi des Grecs, doit s’attirer la sympathie de Philoctète et le conduire à bord du navire qui les a amenés.
Le pauvre malade s’abandonne avec confiance au jeune homme, afin qu’il le soustraie à sa triste solitude, et lui remet le fameux arc d’Héraclès, dont il était possesseur, pour qu’il le garde et le mette en sûreté. Tandis qu’ils s’acheminent vers le navire, Néoptolème, pris de remords, se sent contraint de lui révéler la vérité. Alors apparaît Ulysse.
Philoctète refuse : il s’entête et préfère perdre l’arc et mourir de faim, plutôt que de céder à ses ennemis détestés.
Tout semble devoir en rester là, lorsqu’Héraclès apparaît dans le ciel, invitant Philoctète à céder devant la nécessité.
La tragédie est centrée sur le personnage de Néoptolème (David Mambouch comédien du TNP de Villeurbanne, remarquable de sensibilité) qui doit choisir entre trois pères impossibles : Achille ou la vaillance absolue mais défunte, Ulysse (Johan Leysen) ou la ruse à tout prix, et Philoctète (Laurent Terzieff au mieux de sa forme de … grand tragédien) ou la souffrance forcenée. La mise en scène (Christian Schiaretti) est curieuse car toute la pièce se passe ou presque à l’avant scène et dans la salle … tout cela pour ménager la surprise du dernier acte qui dure quelques minutes. C’est dommage de ne pas utiliser le beau plateau de l’Odéon et cela oblige les comédiens à hurler leur texte alors que l’acoustique de cette scène est habituellement parfaite !
Philoctète
Création
de Jean-Pierre Siméon, d’après Sophocle – mise en scène Christian Schiaretti
Théâtre de l’Odéon 24 Septembre 2009 > 18 Octobre 2009
20h du mardi au samedi / 15h le dimanche
Place de l’Odéon – Paris 6e
Métro : Odéon
RER B: Luxembourg
Bus : 63, 87, 86, 7O, 96, 58.
Parkings : rue Soufflot, Place St Sulpice, rue de l’Ecole de Médecine.
la location : au 01 44 85 40 40